F3I à Andenne
Pour la première fois, le Championnat de Belgique F3i a une épreuve au club d’Andenne. C’est que plusieurs parmi nos meilleurs planeuristes proviennent maintenant de ce club. Ils se sont fait un point d’honneur de nous y inviter. A vrai dire, malgré qu’on s’est fort bien amusé et que personne n’a cassé, les difficultés se sont accumulées tout au long de la journée.
Pour la première fois, le Championnat de Belgique F3i a une épreuve au club d’Andenne. C’est que plusieurs parmi nos meilleurs planeuristes proviennent maintenant de ce club. Ils se sont fait un point d’honneur de nous y inviter. A vrai dire, malgré qu’on s’est fort bien amusé et que personne n’a cassé, les difficultés se sont accumulées tout au long de la journée. Commençons par le commencement. Etienne Beluz, du club d’Andenne nous a fourni les coordonnées GPS du terrain. C’est bien utile car l’adresse est régulièrement mal digérée par les logiciels Tomtom et autres. Les coordonnées sphériques sont réellement utiles pour trouver le club. Seulement voilà, il y a encore moyen de se tromper. En effet, on peut donner les coordonnées sphériques en DMS (degré, minutes, secondes), en DMM (degrés, minutes décimales), en DDD (degrés décimaux). Il existe aussi une quantité d’autres moyens plus ou moins exotiques de donner des coordonnées (grades Paris, degrés Madrid, UTM, Lambert belge, etc...) Ces coordonnées suffisent à égarer au moins notre coordinateur sportif Bruno Steelandt. Alors donc, voici les coordonnées GPS vérifiées du club d’Andenne 1) en DMS 50°29’01"N 5°02’27"E ; 2) en DMM 50°29,02"N 5°02,44"E ; 3) en DDD 50,48363°N 5,04071°E.
Le temps qui nous accueille est des plus médiocre. Soyons brefs : il fait infect. Il a plu toute la nuit à Mons et le plafond était bas le long de tout le trajet. Je me posais des questions sur la possibilité de faire un simple vol car le plafond me semblait en dessous des 200m. La météo nous promet des trombes d’eau avec à peine quelques éclaircies cachectiques en fin d’après-midi. A peine arrivé au parking (humide !) du club, je tombe sur notre directeur sportif Jean-Baptiste Gallez, alarmé. Son beau chien Black, un grand berger Groenendael, est au plus mal : il étouffe, il éructe, gémit, vomit du sang. On pense à un empoisonnement ou à une obstruction de son nez. Bref, il va très mal et il faut de toute urgence le conduire à un vétérinaire, pas facile le dimanche à 9:00. Je me mets à installer les bases avec Thierry Gras, comme nous en avons pris l’habitude. Seulement voilà, la base B doit être placée loin dans les orges. Ils sont maintenant au plus haut et absolument détrempés par toute une nuit de pluie. Thierry et moi sommes trempés. Même mes bottes sont remplies d’eau. Arrivés sur la base, on se perd longuement à démêler les fils de tendeurs. Ça n’en finit pas. En plus de tout ça, il faut le dire, le GPS fonctionne nettement moins bien lorsqu’il pleut ou lorsqu’il fait très couvert. Il reçoit donc peu de satellites et il faut un temps considérable pour vérifier et revérifier distances et angles. Ce n’est donc qu’à presque 11:00 qu’on peut enfin prendre les premiers vols. Les concurrents sont venus nombreux : Etienne Beluz (Andenne, Vzmax), Marc Bruylants (Andenne, Larzac moule perso), Dominique Caubert (Othée, Larzac), Pierre Dubois (Longueville, Larzac), Daniel Ghellynck (Longueville, Vzmax), Thierry Gras (Nivelles, JCH "V"), Pierre Rasmont (Nivelles, RAC ailes perso), Eric Rémy (Andenne, Vzmax), Alain Salon (Haneffe, Vzmax), Bruno Steelandt (Nivelles, JCH "T" ailes perso), Guy Van Pelt (Longueville, Larzac), Jacques Wouters (Othée, MDW). Une telle liste est réjouissante : 12 concurrents, 5 clubs représentés, avec une grosse percée des Vzmax parmi les planeurs. Trois remorqueurs sont venus : Eric Counson, Serge Marneffe, Alain Detongre ; le premier avec un Bison, les suivants avec deux bidules Bidule. Des spectateurs sont venus aussi, malgré le mauvais temps. J’entends autour de moi des accents bruxellois et même du flamand. Allons bon, le F3i va bien chez nous.
Cette durée de la première manche est épatante de difficulté. Le ciel s’est un peu dégagé mais le "moteur" solaire n’est pas encore bien vaillant. Je coache Jacques Wouters qui réussi à faire un quasi plein en flottant sur un filet d’air. C’est Thierry Gras qui nous épate le plus. Alors que la dégueulante l’amène à moins de 50 m de haut en 3 minutes, il détecte une pompe fifrelinesque en faisant son approche désespérée. Et là, il réussi à l’accrocher et à zéroter dessus en équilibre durant plus de quatre minutes. Le JCH avec empennage en "V" n’est pas idéal pour un tel exercice. Mais Thierry fait ça à la perfection, sans jamais se ralentir (le JCH décrocherait tout de suite), il s’en tire avec une mayonnaise des manches impressionnante. Du très très grand art.
Lorsqu’on veut faire la vitesse, les choses se compliquent. Voilà que le klaxon ne fonctionne plus du tout. On sort le multimètre et le verdict est simple : c’est le klaxon lui-même qui déconne. Alain Detongre propose la solution ultime : il démonte le klaxon de sa voiture et le monte sur notre circuit. Ca marche... mais seulement pour le klaxon de la base A. Que se passe-t-il à la base B ? Je vais jusque là (dans l’orge mouillé, rappelez-vous). L’interrupteur semble fonctionner mais, de toute évidence, même lorsque je mets les fils dénudés en court-circuit, rien ne va. C’est donc dans le fil que ça foire. On teste et, effectivement, on constate qu’au delà de 30 mètres, le courant ne circule plus. Il faut dire que ce vénérable fil monté par Pierre Lecuy il y près de 15 ans faisait exactement 250 m à l’origine, tandis qu’il atteint maintenant 270m. Avec une telle extension, on pouvait s’attendre en effet à ce que le cuivre se dilacère. Après avoir envisagé plusieurs solutions, on se range à l’usage du F3F : on fabrique dare-dare un drapeau avec un balai et un essuie et on l’amène à la base B. Après tout ça, on a perdu beaucoup de temps. On parvient à faire la vitesse juste avant le repas. Rien de transcendant car le meilleur temps de la manche est de 34 secondes (Thierry Gras).
Du côté remorqueur, tout ne va pas pour le mieux non plus : le collecteur d’échappement du Bidule de Serge Marneffe claque. Pendant l’apéro, Eric Counson fait un tour d’essai pour remplacer Serge. Son moteur cale, il parvient à se vomir sur le terrain mais l’appontage a été trop raide. Il y a quelques petites réparations à faire. Pas grand’chose mais suffisamment pour ne plus pouvoir voler. Durant l’après-midi, il va falloir compter sur le seul Alain Detongre. Bon, pour le repas, on sait qu’on peut compter sur le club d’Andenne. C’est toujours bon. Mais notre Jean-Baptiste ne nous laisse pas faire la sieste. On a juste une heure pour manger et les vols reprennent à 14:00. On reprend par une durée. Maintenant, le soleil est bien là, n’en déplaise à la météo qui s’est bien foutu le doigt dans l’oeil. Ca chauffe raide. Maintenant, il y a de vraies pompes. Seulement voilà, il faut les attraper et les garder, et à côté des pompes, y a les dégueulantes. Je vois Bruno Steelandt s’en ramasser une bien costaude et venir atterrir à 4 min 43sec. Guy Van Pelt est tout heureux de faire 7 min 42 sec durant la même série. Viennent les vitesses. Le système du drapeau à la base B fonctionne bien mais, il faut le dire, cela n’améliore pas les anticipations et c’est peut-être à cause de ça que le meilleur temps n’est que 34,8 sec (Jacques Wouters). Comme d’habitude, quelques candidats se répandent hors du terrain. Je me moque de Marc Bruylants qui tombe dans l’orge. Je brocarde Dany Ghellynck qui tombe à quelques mètres dans le colza. En allant l’aider à récupérer son planeur, je me rends compte à quel point le colza est devenu impénétrable. Il ne faudrait pas y atterrir trop loin.
Et puis voilà, je m’y colle. Je me pose comme un c... au beau milieu de ce colza de m... On a bien vu l’axe de sa chute mais pas une pièce n’émerge. Dany et moi partons à sa recherche. Choux blancs ! Il faut dire que le colza a atteint une hauteur de 1,7m. J’ai à peine les yeux qui émergent. Serge Marneffe nous aide avec sa Toyota 4x4. On fait le tour du champ et on se met debout sur le toit pour tenter de voir quelque chose, en vain. Mon épouse et Jacques Wouters cherchent au-delà du colza, on ne sait jamais. Je désespère. Et puis Dominique Caubert, à son idée, part courageusement, dans l’axe du point de chute. Et... il trouve mon planeur grâce aux bruit de fonctionnement des servos. En fin de compte, il était beaucoup moins loin que là où on le cherchait. Merci à Dominique, Dany, Serge, Jacques et Anne qui m’ont bien aidé. Cette recherche qui a mobilisé beaucoup de monde a aussi duré 3 bons quarts d’heure. Avec tout ce retard, douze concurrents et avec un seul remorqueur, on se résigne à ne faire que deux manches. Qu’à cela ne tienne, on s’est bien amusé. Tout le monde a gardé le sourire toute la journée. Tout le monde à participé à résoudre les problèmes successifs. On a rit tout du long. Personne ne l’a vu mais même Dany et moi, nous avons bien rigolé, perdus dans la jungle des colzas. Et donc, ce concours d’Andenne où rien n’a bien marché a été un grand concours : unis dans l’adversité, on s’est entraidé et on s’est amusé comme des gamins.
Le classement : 1. 100 % 3977,6 Jacques Wouters 2. 98,7% 3925,6 Eric Rémy 3. 95,4% 3796,3 Thierry Gras 4. 94,0% 3738,7 Dany Ghellynck 5. 90,8% 3611,9 Pierre Rasmont 6. 90,7% 3605,6 Etienne Beluz 7. 90,0% 3581,2 Alain Salon 8. 89,1% 3545,7 Bruno Steelandt 9. 85,3% 3393,9 Dominique Caubert 10. 75,8% 3016,3 Pierre Dubois 11. 72,4% 2879,4 Guy Van Pelt 12. 67,4% 2679,3 Marc Bruylants Meilleurs temps : Jacques Wouters 34,8 sec