Un bimoteur avec des 4 cm³
Il y a longtemps que l’idée d’un bimoteur me trottait dans la tête. Maintenant que tout le monde fait des bi (voire quadri) moteurs en électrique, il fallait affirmer mon statut de “dinosaure” en en réalisant un, en bois, et propulsé par des moteurs qui font de la fumée, crachent de l’huile et font du bruit (nous en reparlerons, du bruit !).
Premièrement, le choix du modèle. Il devait répondre au cahier des charges suivant :
- Ne pas être trop grand (envergure max : deux mètres)
- Etre simple à construire
- Ne pas coûter trop cher
- Utiliser des moteurs OS 25 FX dont un était disponible (il n’en restait plus qu’un à acheter)
- Voler facilement en cas d’arrêt accidentel d’un moteur et pour cela ne pas avoir trop d’écart entre les moteurs, avoir une grande dérive et avoir un “strabisme divergent” aux moteurs (les vrais ont 3°, celui ci en a 5)
- Ne pas être trop moche
Apres quelques recherches il restait deux possibilité, un plan de chez MRA et le “Easy Twin” dont un schéma se trouvait sur internet. Pour avoir un plan chez MRA, il faut : 1° envoyer par la poste un chèque du bon montant et de préférence sur une banque française, 2° attendre qu’il vous renvoient ledit plan, toujours par la poste... Tout cela à l’heure de l’internet...
Reste donc le “Easy Twin”. De ce que j’ai trouvé, je n’ai gardé que le profil, le calage de l’aile et du stab... et c’est tout. Le fuselage à été redessiné et un peu arrondi, le stab à été fait rectangulaire (ça va plus vite à faire) la dérive a été agrandie et l’envergure a été portée à 1m80 pour gagner un peu de surface, donc diminuer la charge ailaire, donc pouvoir voler plus lentement sans décrocher.
Réalisation simple, mis à part l’assise de l’aile et un couple à l’avant qui porte la jambe du train (tricycle) le fuselage ne porte rien et peut être construit très léger. L’aile, par contre, va porter les deux moteurs, deux réservoirs, quatre servos et les deux trains principaux. Les clés d’aile (quatre) vont toutes jusqu’aux nacelles des moteurs. Celles-ci sont basées sur deux nervures en contreplaqué qui se prolongent vers l’avant et dans lesquelles sont prises les plaques de support des moteurs. Derrière, les réservoirs et derrière encore (au niveau des longerons principaux) les servos de gaz. A part cela, rien que du classique.
Peinture et entoilage blanc, quelques lignes rouges pour améliorer la visibilité en vol et en deux semaines, l’engin est prêt à voler.
Une journée trop venteuse pour un premier vol me permet de roder LE moteur qui est neuf (le gauche !).
Le lendemain, il y a toujours du vent, mais celui-ci est plus régulier. Réglage très soigneux des moteurs (je n’ai pas envie d’en perdre un au premier vol) et c’est parti ... Puissance plus que suffisante, en moins de 20 m il est en l’air. Montée franche et un tour pour le trimer. Au premier retour face à moi, un bruit suspect et en moins de temps qu’il ne m’en faut pour couper les gaz, je vois un des volets de profondeur qui nous quitte. Evidemment, c’est celui qui portait le guignol, je n’ai donc plus de profondeur... MoteurS au ralenti l’oiseau reste sain et descend lentement. Pour ne pas finir dans un bouquet d’arbre, j’effectue un léger virage, puis finit au sol (comme toujours !).
Ce n’était pas vraiment un “kiss landing” et le terrain labouré pas vraiment du billard. Mais je m’en tire bien, un morceau de bord d’attaque à refaire, un moteur à refixer, une hélice à remplacer et un morceau de coffrage ventral (le ressort du train avant a fonctionné et la roue est venu enfoncer le bois).
La Tige métallique qui unissait les deux volets de profondeur devait être trop souple, ce qui à provoqué le flutter de celui qui ne portait pas le guignol. Ce défaut à été corrigé et, par précaution, des haubans on été installés pour rigidifier l’ensemble dérive-stabilo.
Depuis l’engin vole sans le moindre problème, passe l’acrobatie de base avec un faible pour les renversements (merci la grande dérive). et rien que la musique de ces deux moteurs est une raison suffisante pour aimer cette discipline.
J’ai bien entendu voulu voir ce que cela donne sur un moteur. Pour ce faire on décolle avec UN réservoir presque vide. Aucun problème, deux ou trois crans de trim à la dérive et il vole droit à tous les régimes, seule une remise brutale des gaz donne un petit mouvement de lacet facile à contrer. Pour virer, cela va tout seul d’un côté, et de l’autre il faut insister un peu avec la dérive, mais rien de bien méchant. La puissance étant largement suffisante, vous pouvez poursuivre votre vol presque comme si rien n’avait changé.
Comme un autre projet est en cours, il est mis en vente (au prix coûtant) dans les annonces de ce même (excellent) site. Si vous voulez vous essayer au bimoteur, c’est l’occasion !