Carrosserie « maison » pour hélico indoor.

Voici une astuce qui vous permettra de réaliser vous-même très facilement une carrosserie « faite maison » pour votre hélico indoor, à peu de frais (ce qui coûte le plus cher c’est la peinture !) et en peu de temps : environ une heure de travail (hors séchage).

Avionneur indoor depuis bientôt dix ans, j’ai eu récemment l’étrange envie (comme pas mal de gens) de me mettre à l’hélicoptère. Les prix se démocratisent de plus en plus pour ces drôles de machines… du moins à l’achat !

C’est en tentant des translations que j’ai endommagé plusieurs fois (entre autres…) la « bulle » qui habille la frêle mécanique de mon Carboon FP. Mais la bulle n’est pas indispensable pour voler ; c’est juste une question d’habillage, d’esthétique. Et lorsque j’ai appris qu’une nouvelle bulle me coûterait plus de 21 euros (pour un poids de 8 grammes), je me suis dit que cela ne pouvait pas continuer ainsi…

L’idée m’est alors venue de découper une carrosserie dans un flacon en plastique. Oui, mais tous les flacons ne conviennent pas à cet usage ; j’ai cherché pour vous et je peux en témoigner. Après avoir arpenté des dizaines de rayons dans plusieurs grandes surfaces, j’ai trouvé LE flacon !

Observez sa forme : symétrique, relativement pointu mais s’évasant rapidement, et de dimensions adaptées pour un hélico. Ce flacon peut contenir différents produits, et peut être trouvé dans plusieurs chaînes de grands magasins. Celui-ci a été acheté pour la modique somme de 51 centimes… et en prime, on reçoit 1 litre de savon vaisselle !

La première étape consiste à transvaser le contenu dans un autre récipient, car il ne faut rien jeter, ce ne serait pas écologique. Ensuite, veillez à bien rincer plusieurs fois la bouteille pour éliminer toute trace de savon. Laissez bien sécher le flacon (intérieur et extérieur). L’étiquette et la colle pourront être retirées avec de l’Eau Ecarlate, ou du White Spirit (mais ce dernier est plus « gras »).

A présent, armez-vous du mètre-ruban de votre tendre moitié, et à l’aide d’un marqueur à alcool à pointe fine, tracez un trait comme sur la photo ci-contre :

Le trait doit être positionné dans le creux qui sépare la deuxième bosse de la troisième, en partant du haut du flacon. Depuis le milieu du flacon, descendez de 2,7 cm de chaque côté, et marquez la position obtenue.

Le deuxième marquage préliminaire consiste à trouver le milieu vertical du goulot de la bouteille. Personnellement j’utilise une latte avec des ronds prédécoupés, comme sur cette photo. Les deux marquages supérieur et inférieur sont alignés sur les soudures du flacon. La latte indique alors où tracer les repères gauche et droit…

A présent, utilisez le gabarit ci-dessous : Attention l'image téléchargée doit être agrandie. Le bon format est de 19,57 cm X 9,65 cm. Découpez-le et faites un petit trou d’environ 3 mm de diamètre au centre de la croix.

Puis fixez-le sur la bouteille à l’aide de papier collant, en l’alignant sur les deux repères déjà tracés : le premier au centre de la croix, et le second dans le prolongement de la ligne pointillée du gabarit. Marquez le contour du gabarit sur le flacon, à l’aide du marqueur à alcool.

Faites de même pour le côté gauche, en positionnant le gabarit à l’envers sur la bouteille.
A présent, il faut ajouter quelques traits au-dessus et en-dessous, pour que les tracés se rejoignent.

Au-dessus :

Tracez un deuxième trait horizontal 4 cm au-dessus du premier trait déjà tracé. C’est la limite à ne pas dépasser. Ensuite, utilisez la latte avec les ronds prédécoupés pour tracer un arc de cercle qui va permettre de rejoindre les tracés du gabarit.

En-dessous :

A l’aide du mètre-ruban, faites se rejoindre la fin des tracés du gabarit. Vous pouvez aussi, comme sur cette photo, ajouter un « rectangle » vers l’arrière, ce qui habillera un peu plus l’hélico, et fera office de protection pour la batterie. Bref, on peut imaginer pas mal de variantes…

Percez de chaque côté un trou de 3 mm à l’emplacement de la croix déjà tracée. C’est par là que la bulle sera fixée à l’hélicoptère.

C’est ici que les choses sérieuses commencent : il va falloir découper le flacon en suivant le tracé. Une mini-perceuse munie d’un bon disque à tronçonner constitue un atout non négligeable pour cette étape. Cela permet de déjà bien dégrossir le travail, tout en découpant complètement la bulle. Pour les endroits plus délicats, comme les creux, il faudra utiliser d’autres accessoires, comme une meule, par exemple. Attention, car la vitesse de rotation très élevée du mandrin a tendance, sous la friction, à faire fondre le plastique…

Une fois la découpe terminée, il faut maintenant ébavurer les bords, à l’aide d’un cutter et de papier émeri.

A présent, avant d’aller plus loin, placez le fruit de votre travail sur votre hélico, afin de voir si il n’y a pas d’éventuelles corrections à apporter. A ce stade elle est encore transparente, ce qui permet de voir si tout va bien avec la place disponible pour le matériel embarqué. Sur la photo ci-dessus, vous remarquerez que j’ai dû creuser un peu (à l’aide d’une meule) en avant du trou de fixation, pour permettre le passage d’une tringle de servo. La barre en carbone de mon hélico a également été raccourcie de 7 mm de chaque côté.

Quand tout est OK, c’est le moment de passer à la peinture !
Avant toute chose, frottez l’intérieur du fuselage avec un chiffon imprégné d’acétone, afin de faciliter l’accroche de la peinture. Ne vous en faites pas, le plastique ne va pas se voiler.

Personnellement, j’utilise ici de la peinture en spray pour polystyrène et ABS, que l’on peut trouver chez nos chers revendeurs.
Attention : mieux vaut trois ou quatre couches fines que une ou deux épaisses, car on a vite fait d’avoir des coulées de peinture, ce qui n’est pas très esthétique…

Au terme de cette opération, il pourrait y avoir un voile de peinture par endroits, à l’extérieur de la bulle. Pour l’enlever, un chiffon imprégné d’Eau Ecarlate ou de White Spirit suffira amplement.

Il nous reste trois détails à régler : l’avant de la bulle, la verrière, et les fixations.

Pour les fixations, vous pouvez soit récupérer les caoutchoucs de votre bulle d’origine, ou alors si vous avez acheté des micro-servos de 5 grammes, vous avez certainement reçu avec l’accastillage fourni des silent-blocs de forme circulaire en caoutchouc pour la fixation de vos micro-servos dans un fuselage. Ils conviendront également parfaitement. Mais il va falloir légèrement agrandir les trous déjà pratiqués dans votre bulle, pour les adapter aux pièces de caoutchouc que vous utiliserez.

Pour le nez du fuselage, récupérez le bouchon d’origine du flacon. Il est constitué de deux pièces de plastique emboîtées. Seule la pièce principale sera utilisée. Peignez-là dans la même couleur que celle choisie pour votre bulle. Ensuite, vous avez plusieurs options possibles : loger dans le bouchon une micro-caméra, faire un petit trou tout à l’avant pour y loger une diode à forte luminosité pour avoir un hélico muni d’un projecteur… Personnellement, j’ai opté pour une troisième solution qui consiste à colorer l’avant du bouchon en noir à l’aide d’un marqueur à alcool, pour simuler la présence d’une grosse mitrailleuse.
Il ne reste plus ensuite qu’à visser le bouchon sur le flacon !

Pour le tracé de la verrière, j’utilise la méthode suivante pour avoir un beau résultat :

Dans un autre flacon identique, j’ai découpé soigneusement la forme d’une verrière « idéale », selon la même méthode que décrite précédemment, et j’obtiens ainsi un gabarit précis, facile à utiliser, et inusable.

Je fixe ensuite temporairement ce gabarit au fuselage déjà peint pour en reproduire les contours à l’aide d’un marqueur à alcool fin de couleur noire. Puis à l’aide d’un marqueur identique mais avec un trait beaucoup plus épais (pointe biseautée), il n’y a plus qu’à remplir l’intérieur de la forme déjà tracée.

…Et voilà le résultat final. Pas de thermoformage, pas de moule, juste un peu d’astuce, de découpe et de peinture, et par-dessus tout, une belle économie pour une esthétique plus qu’acceptable ! De plus, ce fuselage est beaucoup plus solide que la bulle d’origine, car le plastique est plus épais.

Un point important dont il faudra tenir compte cependant : cette bulle pèse 12 grammes de plus que la bulle d’origine, et il y a plus de poids à l’avant à présent. Il faudra donc légèrement déplacer votre batterie vers l’arrière pour retrouver le bon réglage de votre C.G.

Je vous souhaite beaucoup d’amusement pour la réalisation de votre propre bulle, d’autant que des variations sont possibles, tant pour la forme de la découpe et le dessin de la verrière, que pour l’usage du nez (décoratif ou utilitaire).

Si vous souhaitez des renseignements complémentaires, n'hésitez pas à me contacter par mail (thierry.beijns@belgacom.net)

Eh bien, vous êtes encore là ? Qu’attendez-vous pour acheter votre nouvelle bulle? Foncez rejoindre Madame partie faire ses courses au supermarché, et en plus ça lui fera plaisir que pour une fois vous l’accompagniez !