F3I, déja le troisième concours

On arrive à Thumaide sous un soleil radieux. Tout montre qu’il va faire beau et pas trop chaud. Thumaide est un terrain bien foutu. La pelouse est nickel, bien dans l’axe du vent et il y a même une seconde piste en "L." en cas de vent inhabituel. Le paysage est dégagé ce qui permet de faire de beaux vols. Neuf pilotes sont inscrits : Etienne Beluze, Marc Bruylandt, Dominique Caubert (dont c’est le premier concours F3i), Pierre Dubois, Thierry Gras, Pierre Rasmont, Eric Rémy, Bruno Steelandt, Jacques Wouters, Jean-Pierre Gallez est maintenant bien rodé comme directeur sportif et on découvre son efficacité concours après concours. Au remorquage, Eric Counson, l’imputrescible, Serge Marneffe et un remorqueur local Philippe Deggermont. On connait bien ce dernier qui avait déjà amené son remorqueur l’an dernier, "comme par hasard" et qui nous avait bien rendu service, in fine. Serge Marneffe a eu bien du mal de venir avec son remorqueur. En effet, la veille du concours, samedi, à Thumaide, il avait cassé son moteur. Eric lui a prêté un autre moteur que Serge a monté dare-dare durant la soirée, jusque avant le concours. Autre grand étonnement admiratif : Etienne a réussi à réparer son planeur gravement endommagé à Anthisne, du fait d’une panne radio. Son fuselage avait été très abimé.

Avant de commencer les vols, Serge fait vite un vol d’essai avec son moteur tout juste monté la veille. Le moteur cale et Serge fait un aterrissage sans moteur dans un style académique. Un rapide coup d’oeil indique un dégât majeur : l’hélice ne tourne plus. Il y a un point dur infranchissable. A la visite, on vérifiera que c’est l’embiellage qui est mort.

On commence le concours par une vitesse et c’est moi qui fait le premier vol. Le soleil est pile à l’entrée de la base A. Mon planeur se traine et il a une furieuse envie de toujours reprendre un vol horizontal. En fait, comme un c... j’ai oublié de me metrre en position vitesse. J’ai honte. Thierry nous fait un 34,3 sec tandis qu’Eric, avec son Larzac, nous fait un 34,7 épatant. Hélas, tout à la fin des vitesses, le JCH de Pierre Dubois part bizarrement durant le remorquage. Pierre ne parient pas à le rattraper. Il est visiblement en panne et il s’écrase au loin, près du terrain de fooball de Thumaide. On voit les morceaux voler. C’est très loin et il faut un bonne demi-heure à Pierre pour aller rechercher l’épave. A l’examen, bizarrement, les dégats sont moins grave qu’on l’avait craint. Les ailes n’ont pas grand’chose, le stab est facilement réparable. Du côté du fuselage, par contre, il va falloir un peu de cyano et pas mal de patience.

Les durées sont chaotiques. Ainsi, dans le premier groupe je parviens à obtenir les 1000 en 5min 24sec seulement, dans une absence quasi-totale de pompe. Dans le deuxième et le troisième groupe, cependant, les pilotes parviennent pour la plupart à trouver la pompe. Même s’il faut aller la chercher très très loin.

Pour la deuxième manche, on commence par une durée. Et rebelotte, je fais les mille avec 4min 50sec, tandis que le groupe qui suit parvient à faire le plein. C’est ça Thumaide. Et puis vient le repas. Les autres années, on prenait notre pique-nique mais, cette fois-ci, le club nous a préparé un barbecue avec de très bonnes saucisses. Et il y a aussi une Blanche de Hoegaarden "dorée" que je n’avais jamais goutée et que j’ai vraiment appréciée. Notre directeur sportif ne nous laisse même pas faire une sieste et nous reprenons le concours par la vitesse. Thierry y fait 31,6 sec. .

Pour la troisième manche, on commence par la vitesse et c’est Bruno qui y fait le meilleurs temps du concours, 31,4sec. Je parviens à faire 33,6sec dont je me sens très fier. Il faut dire que Bruno est devenu un coach d’une efficacité remarquable. Il a maintenant un véritable télémètre laser incorporé à son oeil, comme Super-Dupont. Quand il dit "incline !", faut incliner sans réfléchir, c’est sûrement bon.

Les durées reste du style un peu aléatoire dont on a l’habitude à Thumaide. C’est ainsi que Thierry y perd sa culotte avec 3min10sec (422 points) : il est parti du mauvais côté du ciel, rempli de dégueulantes.

La proclamation des résultats donne un sentiment bizarre aux participants. Je m’y retrouve avant-dernier avec des points bizarres. Pas possible. Bruno ressort son ordi et vérifie. En effet, lui et Jean-Baptiste se sont complètement trompés. L’encodage est tout à fait faux.

Après resaisie des données et recalcul des points, on fait une seconde proclamation. Cette fois c’est la bonne.

1. 3942,1 100,0% Bruno Steelandt 2. 3941,6 100,0% Jacques Wouters 3. 3881,7 98,5% Thierry Gras 4. 3794,9 96,3% Eric Rémy 5. 3767,3 95,6% Pierre Rasmont 6. 3667,1 93,0% Etienne Belluz 7. 3593,2 91,2% Dominique Caubert 8. 2835,9 71,9% Marc Bruylandt 9. 0.0 Pierre Dubois

On remarque que les 7 premiers ont plus de 90%, ce qui est énorme. Le niveau a bien monté en quelques années ! Les deux premiers sont à 5 dixièmes de points.

Il faut aussi faire un commentaire à propos du Larzac de CCM. 3 concurrents l’utilisent. On a pu voir que lorsqu’il est bien piloté (ce qui est le cas maintenant), c’est un planeur remarquable. Il est aussi très beau.

Les ailes du Larzac sont extrêmement solides. Le crash d’Etienne il y a deux semaines l’a bien montré. Un autre crash qui s’est passé au club de Nivelles m’a permi de vérifier le mode de contruction de l’aile. Il y a deux nappes de carbone UD de 90g/m2 à l’intrado comme à l’extrado, sous le samba du coffrage. Ceci donne une rigidité à l’aile qui est bien vperceptible durant les virages de base. Il est vendu à un prix très raisonnable. Son seul défaut : le système de fixation des ailes (clef flottante) a pour défaut de provoquer des dégats non négligeables en cas de crash. D’autres concurrents ont commandé le Larzac et, de ce fait, on doit s’attendre à en voir de plus en plus dans les mois à venir. C’est un excellent modèle très chaudement recommandable.

Pierre Rasmont